Elles sont partout.
Sur les réseaux.
À la une des magazines.
Dans les livres.
“Elles”, ce sont les exhortations à faire/avoir/être plus.



L’obsession de la (sur)performance est présente dans tous les domaines de la vie. Pour réussir, tu devrais :
avoir plus de followers sur les réseaux
avoir plus de muscles
avoir plus de résistance au mal
avoir plus d’argent
En gros, tu dois devenir la meilleure version de toi-même (expression que je ne peux plus supporter, on y reviendra).
Mais est-ce vraiment le but d’une vie ? Et est-ce que tout cela rend vraiment plus heureuse ?
Hello, moi c’est Anne. Je suis écrivaine et coach en écriture de livres. Cette newsletter, c’est celle d’une femme qui s’est toujours sentie un peu différente et qui tente de répondre à la question : ça veut dire quoi être vraiment soi-même ? Je n’ai pas forcément toutes les réponses mais j’essaie de poser les bonnes questions. MERCI d’être de plus en plus nombreuses à me suivre.
L’ère du dépassement permanent : une nouvelle norme sociale
Une pression omniprésente
La haute performance n’est plus réservée au travail ou au sport de haut niveau.
Aujourd’hui, on t’invite à performer dans toutes les sphères de ta vie : tu dois être une entrepreneure inspirante avec plein de followers sur les réseaux tout en restant authentique, une mère exemplaire avec des enfants épanouis mais pas couvés, une femme musclée et bien dans sa peau — si possible au naturel, tu dois être zen, cultivée, bien habillée, créative, productive… Je suis épuisée rien qu’en écrivant cette liste 😰.
Même les moments de repos ou de plaisir doivent être utiles !
—> Lire pour apprendre. Méditer pour rester focus. Dormir pour mieux performer le lendemain !
Ces injonctions font tellement partie de notre quotidien que si on ne les suit pas, on se sent vite coupables, dépassées, “pas assez”.
Une injonction masquée par des slogans séduisants
Ce qui rend cette pression si difficile à repérer, c’est qu’elle se présente comme une voie d’épanouissement.
On ne parle pas d’obligation, mais de “développement personnel”.
Pas de contrôle, mais de “discipline”.
Pas de formatage, mais de “liberté” — celle d’être la fameuse “meilleure version de soi”.
Mais cette injonction est une fausse promesse :
💡On ne peut pas sans cesse chercher à s’améliorer sans y laisser une partie de sa santé mentale.
Sous couvert d’émancipation, on se retrouve à courir après un idéal inatteignable, souvent dicté par les tendances du moment ou par des modèles normés.
Des figures et modèles à suivre… ou à fuir ?
Des livres comme Miracle Morning ou Atomic Habits, des personnalités comme David Goggins ou Tim Ferriss, ou encore des mouvements comme #ThatGirl sur TikTok proposent des recettes clés en main pour “réussir sa vie”.
Mais ce que ces modèles oublient souvent de dire, c’est le coût caché de cette performance ⤵️
épuisement, comparaison constante, perte de plaisir, auto-sabotage.
💡On nous vend des clés pour être libre — mais on passe notre vie à les chercher, sans jamais se sentir vraiment à la hauteur.
Le revers de la médaille : quand le mieux devient l’ennemi du bien
L’impact sur la santé mentale et physique
À force de courir après une version idéalisée de nous-mêmes, c’est souvent notre santé mentale qui trinque.
Burn-out, anxiété, épuisement chronique, sentiment de vide… Les effets de cette pression constante à faire mieux, être mieux, produire plus sont bien documentés par des recherches et études.
💡L’injonction à la performance crée un climat d’insatisfaction chronique. On ne se sent jamais à la hauteur.
Cette pression est d’autant plus insidieuse qu’elle est intérieurement intégrée.
On ne se sent pas forcée, on se dit simplement qu’on n’en fait “pas assez”.
Mais ce “pas assez” devient un puits sans fond.
Une quête de contrôle… qui fait perdre le lien au vivant
Dans son livre, Antidote au culte de la performance. La robustesse du vivant*, le chercheur Olivier Hamant, oppose le culte de la performance humaine à la robustesse du vivant.
Dans la nature, la croissance n’est pas linéaire.
Il y a des cycles, des pauses, des imprévus. Et c’est justement ce qui permet l’adaptation.
À vouloir tout maîtriser — notre productivité, nos pensées, notre alimentation, nos émotions — on devient rigides, inadaptés, et paradoxalement… plus fragiles.
Notre obsession de l’efficacité étouffe ce qui nous rend profondément vivantes : l’intuition, la lenteur, le doute, les liens.
*Je n’ai pas encore lu ce livre que j’ai découvert en faisant des recherches pour cette newsletter. J’ai très envie de le lire !
La solitude des performantes
Un autre effet pervers de la surperformance, c’est l’isolement.
Quand tout le monde affiche des vies parfaitement maîtrisées sur LinkedIn ou Instagram, qui va oser dire qu’il ou elle est fatigué(e), perdu(e), en vrac ? Quelques personnes le font mais souvent dans un format humoristique (je sais que c’est mon cas) ou parfois, on voit des posts de personnes qui pleurent…pour avoir plus de like 😱.
Alors, on fait comme les autres pour se fondre dans la masse.
Dans un article sur LinkedIn, la coach professionnelle Aurélie Tardieu écrit :
« Vouloir être la meilleure version de soi, c’est souvent vouloir être aimée pour ce qu’on n’est pas encore. »
Je dirais même : pour ce que nous ne sommes tout simplement pas. Nous essayons de coller à des normes qui ne nous conviennent pas.
Ce besoin d’en faire toujours plus pour être reconnue finit par nous couper des autres et surtout de nous-même.
On se compare, on se juge, on s’auto-flagelle si on n’arrive pas à faire comme les autres.
Résultat : on s’épuise.
Revenir à une définition plus humaine de la réussite
La vie n’est pas une entreprise à optimiser
Il est peut-être temps de poser une question simple :
Et si la vie n’était pas un projet à rentabiliser ?
À force de vouloir tout optimiser — nos habitudes, notre corps, nos routines, nos émotions — on finit par passer à côté de l’essentiel : vivre.
Vouloir sans cesse devenir une meilleure version de soi revient à vivre dans un futur hypothétique, jamais dans le présent.
On court sans s’arrêter après des objectifs qui ne sont pas les nôtres.
Il n’y a rien de mal à vouloir progresser.
Mais il y a quelque chose de dangereux à croire qu’on ne mérite pas la paix ou la tendresse tant qu’on n’a pas “atteint un certain niveau”.
💡La première chose à faire = s’arrêter et se poser la question: qu’est-ce que je veux vraiment ?
Accepter l’être plutôt que le faire ou l’avoir
Nous vivons dans une culture du faire : atteindre des objectifs pros et persos, cocher des cases sur une to-do list…
L’année dernière, j’ai traversé une vraie crise existentielle lorsque mon fils a quitté l’école primaire. Je me suis sentie vide et j’ai compris que le problème venait du fait que je me définissais par le faire (métier + rôle de maman) plutôt que par l’être (qui je suis intrinsèquement).
Et si on inversait la logique ?
Et si on passait de
je suis aimable (= quelqu’un que l’on peut aimer) parce que je fais beaucoup
à
je suis aimable, même quand je ne fais rien.
Et si on arrêtait de vouloir “plus” ?
Ce n’est pas la quantité qui rend heureuse, c’est la qualité de notre rapport à nous-mêmes et aux autres.
Et parfois, renoncer à certaines injonctions est un acte de liberté bien plus puissant que tous les challenges de productivité.
Voilà pourquoi je ne peux plus supporter la phrase : deviens la meilleure version de toi-même !
Elle nous fait penser que nous ne sommes pas assez, qu’il nous manque quelque chose, qu’il faut en faire toujours plus.
STOP !!!
Nous sommes déjà complètes.
Nous sommes assez.
Telles que nous sommes.
Aujourd’hui, je propose une nouvelle vision.
Plutôt que de voir la vie comme ça ⤵️
Si on cherchait plutôt ça ⤵️
En d’autres termes, pas une progression vers le toujours plus, mais un épanouissement qui part de nous, de nos envies, de nos valeurs.
Concrètement, ça donne :
sur les réseaux : ne pas chercher toujours plus de followers mais créer des vrais liens avec les gens
pour l’argent : ne pas chercher à gagner plus dans l’absolu (ou pour s’acheter des choses dont on n’a pas besoin) mais chercher à gagner assez pour être épanouie
niveau santé : ne pas chercher à correspondre à une norme mais trouver le juste équilibre pour se sentir bien dans son corps
💡Ne cherche pas à devenir la meilleure version de toi-même. Cherche à devenir la version de toi-même la plus épanouie.
Tu veux me rencontrer ?


Samedi 17 mai, je serai en dédicaces au domaine de Chadieu (63) lors du Mamamia Fest’ organisé par QLF events. Et j’ai très très hâte ! Si tu es dans le coin, viens me voir ❤️
J’ai envie de te faire un petit cadeau. Je t’offre le premier chapitre de mon premier roman J’aimerais être comme vous.
Clique sur ce lien pour le découvrir. J’espère qu’il te plaira et que tu auras envie de découvrir le reste. Tu peux te procurer mon roman sur Amazon (oui, je sais, pas le plus éthique mais pour l’instant, le plus pratique pour moi…).
Merci pour tes mots si justes et les schémas roses qui sont très parlants. Je suis dans cette nouvelle phase de l’être depuis octobre dernier et je (re)vis : plus de recherche de performance, plus de course à l’argent, je SUIS et ça me suffit
Merci ! Je me retrouve dans cette envie de ralentir. En tant qu’artiste, il faut montrer plus, produire beaucoup et je me rends compte combien le temps de création n’est absolument pas le rythme d’aujourd’hui. Je suis d’ailleurs plutôt du temps long. J’apprends aussi à renoncer, à faire des pauses. J’aime beaucoup la notion de loisir intérieur qui favorise les pensées, les rêves…