16h34. Mon fils de 13 ans rentre du collège. Il pose ses affaires en me lançant un rapide “coucou”. Je tente un “ta journée s’est bien passée ?” Il me renvoie un “ouais” entre 2 bouchées de gâteau.
16h38. Il part s’enfermer dans sa chambre pour faire ses devoirs, écouter de la musique et jouer avec ses copains en ligne.
18h58. Il pointe enfin le bout de son nez juste pour me demander “On mange quoi ce soir ?”
Mon ado est devenu mon colocataire et je n’y étais pas du tout préparée.
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Hello ! Moi, c’est Anne Bezon, écrivaine et coach en écriture. Ma mission avec cette newsletter est de t’inspirer et de t’encourager à écrire la vie qui te convient, sans te soucier des diktats de la société. Vous êtes 914 à lire ma newsletter. J’ai du mal à le croire ! Merci ❤️
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Le syndrome du nid vide
Bien avant de devenir mère, je connaissais déjà le syndrome du nid vide. Ce phénomène, qui touche environ 30% des parents, fait référence au sentiment de tristesse et de solitude ressenti par le parent lorsque son enfant quitte le domicile familial.
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Notre bébé a bien grandi et il est temps pour elle de prendre son envol pour prendre son indépendance.
Les médias en parlent, on trouve des livres qui traitent du sujet, et des stars comme Gwyneth Paltrow avouent en souffrir.
Je m’attendais donc à vivre la même chose quand mes garçons auraient 18 ans environ…pas 13 !!
D’où vient l’expression ‘pré nid vide’ ?
Que ce soit bien clair, cette expression n’existe pas.
Quand j’ai commencé à me sentir mal (je reviendrai dans quelques secondes sur mes symptômes), j’ai effectué des recherches en me disant que quelqu’un devait forcément en parler quelque part.
Rien. Nada. Nothing.
Mais alors, est-ce que ça signifie que je suis la seule sur terre à ressentir ce malaise ? Je ne connais pas toutes les autres personnes habitant la planète (8 milliards de personnes à contacter, ça prend du temps, même avec WhatsApp) et je ne suis pas la reine des probas (j’ai eu 4 à mon dernier devoir de maths).
Mais quand même… Il est très fort probable que d’autres personnes vivent la même chose que moi. Non ?
Et comme je suis souvent celle qui dit tout haut ce que les gens n’osent même pas penser tout bas, je ne vais donc ne pas me gêner.
J’affirme haut et fort qu’avant le syndrome du nid vide, il existe le syndrome du pré nid vide.
Il se produit quand ?
Quand les enfants n’en sont plus justement. Quand ils deviennent des ados plus indépendants, qu’ils ont besoin de leur intimité, qu’ils s’enferment dans leur chambre, qu’ils arrêtent de nous raconter leur journée et qu’ils passent leur temps avec leurs copains.
Bref.
Quand on ne les voit presque plus. Mais j’imagine que l’on peut le ressentir à d’autres moments charnières (n’hésite pas à me le dire si c’est ton cas).
Quels sont les symptômes ?
👉 Sentiment de solitude
Avant, à partir du moment où mes garçons rentraient de l’école, je n’étais presque jamais seule. Après le goûter et les devoirs, venait le moment des jeux et des activités puis ils s’installaient devant la télé pendant que je préparais le repas à quelques mètres de là.
Du jour au lendemain (en tout cas c’est l’impression que ça m’a fait), je me suis retrouvée seule. Démunie devant tout ce temps libre. Abasourdie de voir qu’il y avait des programmes télé à 18h.
👉 Perte d’identité
Si je ne suis plus maman, qui suis-je ? Ok, je sais que je suis toujours leur maman et qu’au fond, ils auront toujours besoin de moi. Je te livre simplement ce que j’ai ressenti, une vraie perte d’identité.
👉 Remise en question globale
Fin 2019, j’ai fait un burnout, à la suite duquel j’ai quitté l’éducation nationale (j’avais déjà décidé de ne plus continuer même avant mon burnout). Aujourd’hui, je me cherche professionnellement. J’ai fait du copywriting, du ghostwriting, du marketing digital, de la formation… et là tout de suite maintenant, je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie (bon, je rêve de vivre de l’écriture mais j’ai du mal à croire à mon rêve).
Et voilà qu’en plus, mon job de maman devient un temps partiel ?! Mais alors, quel est mon rôle sur cette terre ? Quel est mon objectif ? Quand des personnes me demandent ce que je fais dans la vie, je ne sais pas quoi répondre et je ne vis pas bien le fait de ne pas rentrer dans une case.
Et si c’était une bonne chose ?
Dans l’avion, je suis celle qui met le masque à oxygène aux autres avant de se le mettre à soi.
Je n’ai jamais pensé à moi.
Oh, je n’attends pas de médaille en te disant ça ! Parce que
1/ je suis comme ça car on ne m’a pas autorisée à penser à moi.
2/ je sais que c’est souvent contre-productif (qui pourrais-je aider si je suis tombée dans les pommes par manque d’oxygène ?)
J’ai toujours foncé. Dès l’âge de 11 ans, je disais que je voulais être prof d’anglais et j’ai tout mis en œuvre pour y parvenir jusqu’à obtenir l’agrégation du premier coup. Zéro échec. Je ne me suis jamais posé de questions …. et c’est une grave erreur.
à présent que mes enfants sont plus autonomes, j’ai du temps pour -enfin- réfléchir à ce que je veux vraiment. Et c’est ex-frayant = excitant + effrayant
Mes enfants sont sur de bons rails (je touche du bois, de la peau de singe et une patte de lapin en écrivant ça). Tape-tape sur mon épaule, j’ai fait du bon boulot (avec leur papa of course). J’y ai laissé un peu de ma santé, certes, mais je ne regrette rien.
Aujourd’hui, le plus cadeau que je puisse leur faire est d’aller bien en étant un peu égoïste.
Je me dis aussi que c’est une ‘chance’ de vivre ça maintenant car ça me prépare à leur vrai départ de la maison. Celui qui fera aussi mal qu’une séance de laser sur la zone maillot.
Si on ne se prépare pas à ces grands caps de l’existence (la retraite en fait aussi partie), on risque de faire une dépression.
Alors voilà, je n’ai pas de solutions mais j’y travaille. Si toi aussi tu ressens la même chose, sache que tu n’es pas seule.
Mes coups de cœur ❤️️
🌟 Un livre : Cézembre de Hélène Gestern. “Au fil de pages magnifiques qui sont autant de tableaux de cette côte bretonne à la beauté aussi envoûtante qu’inquiétante, l’époustouflante saga d’une famille malouine dont la mer a fait la fortune et le malheur.” J’ai adoré ce roman qui mêle reconstruction de soi et enquête généalogique. Une merveille !
🌟Un lieu incroyable : un village fantôme de châteaux en Turquie 🤯🤯🤯
🌟Des pharmacies pas comme les autres qui soignent les maux avec des mots. Poetry Pharmacy à Londres et La Pharmakeia à Marseille. Moi qui adore recommander des livres à mes amies selon leurs besoins ça ressemblerat presque à un job de rêve ❤️
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Quel courage de poser ces mots sur ce que tu es en train de vivre, sur tes ressentis, merci pour cette newsletter !
C'est effectivement très violent. Nous avons été déprimés de très long mois quand notre fille a quitté le nid. Maintenant, elle habite dans une rue ! One block, ouf ! ! !