“Chut ! Tais-toi ! Si tu dis encore quelque chose, ils vont s’en rendre compte, c’est sûr. Et puis, ne te mets pas trop dans la lumière. Planque-toi, je te dis, sinon ils vont le voir.”
Voir quoi ?
“Que tu es une impostrice*, pardi** !”
* impostrice n’existe pas mais c’est le mot que j’ai choisi d’utiliser car vu le nombre de femmes qui souffrent du syndrome de l’imposteur, c’est un comble qu’il n’existe pas de féminin !
**ma petite voix intérieure est très vieux jeu.
Hello, et bienvenue dans Anti Page Blanche, la seule newsletter qui te donne des conseils pour écrire ton livre et ta vie sans te soucier des diktats de la société. Moi, c’est Anne Bezon, écrivaine et coach en écriture pour entrepreneur.es créatif-ves.
Tu peux aussi prendre rdv pour parler de ton projet d’écriture de livre de non fiction (témoignage, livre pro…)
J’ai très souvent ce genre de dialogue avec moi-même.
Les variantes sont
face à un succès : “J’ai eu de la chance”
dans un groupe : “Je ne suis pas à ma place ici. Ils sont tous meilleurs que moi.”
quand on me fait un compliment : “ils disent ça parce qu’ils sont gentils/ parce qu’ils ont pitié.”
Je souffre du syndrome de l’imposteur et je ne suis pas la seule. Certaines études disent que 70% de la population mondiale a déjà souffert de ce syndrome au moins une fois dans leur vie. Hommes et femmes confondus.
Mais une enquête plus récente (menée par Galaxy, un fabricant britannique de chocolat en 2023 reprise par The Mirror) révèle que près de deux tiers des femmes (62%) affirment n'avoir pratiquement jamais ressenti une véritable confiance en elles dans leur vie, tandis que 53 % d'entre elles luttent contre des sentiments injustifiés de doute de soi, d'incompétence et de sous-qualification. 😢
En comparaison, 54 % des hommes interrogés déclarent n'avoir jamais ressenti cela, tandis que 63 % admettent n'avoir jamais eu l'impression d'être un imposteur que sur leur lieu de travail.
Personnellement, je trouve ces chiffres plus proches de ma réalité. Quand je parle avec mes amies, rares sont celles qui n’ont jamais souffert du syndrome de l’imposteur alors que les hommes de mon entourage se sentent nettement moins concernés.
D’où vient le syndrome de l’impostrice ?
Toujours dans l’enquête menée par Galaxy, les femmes affirment que les symptômes du syndrome de l'impostrice se manifestent généralement dès l'âge de 23 ans, un cinquième d'entre elles déclarant que l'un des principaux facteurs déclencheurs est la pression exercée pour "tout avoir".
L'étude a également révélé que si 63 % des femmes interrogées pensent que le manque de confiance en soi a initialement contribué à ces sentiments, 44 % pensent que le fait de se comparer constamment aux autres en est une autre cause, et trois personnes sur dix pensent que le fait d'être "perfectionniste" a eu une influence sur ces sentiments.
Mon histoire d’impostrice
Je ne me souviens plus de l’apparition de ce syndrome. J’ai l’impression qu’il a toujours fait partie de moi mais j’imagine que c’est faux. Quand j’étais enfant (jusqu’à 10 ans), je devais m’accepter telle que j’étais.
Le syndrome de l’impostrice se nourrit du regard des autres. En tout cas, de ce qu’on imagine que les autres pensent de nous. L’adolescence est un terrain fertile dans lequel les premières graines du manque de confiance en soi se plantent avec délice.
C’est à partir de ce moment-là que mon manque de confiance en moi s’est développé. Plus moche. Plus grosse. Trop intello. Pas assez marrante. Si j’arrivais à m’intégrer dans un groupe, je me disais que ça n’allait pas durer. Ils allaient se rendre compte que j’étais nulle et sans intérêt.
Puis j’ai fait des études. Là encore, tout le monde allait se rendre compte de la supercherie. Je réussissais mes examens mais c’était grâce à la chance, pas grâce à mon intelligence.
Quand je donnais cours à mes étudiants, ils allaient forcément se moquer de moi et de mon accent de non-anglophone. Comment je pouvais m’imaginer donner des cours à des Bac+5 !
Écrivaine, moi ? Laissez-moi rire ! C’est sûr, les gens vont se rendre compte que ce j’écris est nul.
Et mes enfants ? Je suis une mauvaise mère comparée à celles que je vois autour de moi et sur les réseaux. Ne serais-je pas une mère maltraitante ?
Alors je fais plus. Toujours plus. Je cours partout. J’essaie d’être parfaite. Mes cours, je les refais 10 fois, 20 fois s’il le faut. Quand j’écris un nouveau roman, je me mets la pression. Que vont dire les gens ? Je veux être une mère parfaite. Je veux qu’ils mangent des légumes. Que les gâteaux soient faits maison. Qu’ils ne regardent pas trop la télé. Qu’ils fassent du sport, de la musique. Je veux qu’ils…. Je veux….
Je m’écroule. Je fais un burnout.
À force de vouloir être parfaite en tout, j’ai fini par ne plus pouvoir rien faire.
Game over.
Parce que c’est ça le risque ultime à vouloir correspondre aux critères de la société : l’épuisement.
L’étape juste avant étant celle de s’oublier complètement. De ne pas savoir qui on est, ce que l’on vaut vraiment.
Les femmes ont plus de pression à se conformer à des normes. On leur répète à longueur de temps qu’elles peuvent/doivent tout avoir : être belles (produits de beauté, mannequins retouchés, culte de la minceur), réussir professionnellement (faire de hautes études, être ambitieuses mais pas trop, être indépendantes), avoir des enfants (bien élevés qui n’embêtent pas la société). On les encourage à se comparer (miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ?).
Comment essayer de ne plus souffrir de ce syndrome ?
Ce que je fais :
je note toutes mes réussites pour me rendre compte que je ne suis pas nulle. Et quand mon cerveau commence à dire “ok, tu as réussi mais c’était de la chance”, je vais plus loin et je note tout ce que j’ai fait qui prouve mon mérite.
je note des affirmations positives sur des post-it que je mets en évidence pour les voir tous les jours. J’avoue que je ne suis pas très fan de ce genre de choses d’habitude mais je le fais et j’ai l’impression que ça a quand même un impact.
j’ai créé un dossier feelgood sur mon drive dans lequel je note et copie tous les compliments que je reçois sur internet. Tu peux aussi noter ceux que l’on te fait dans la vraie vie. Mon conseil : les noter c’est bien, les relire régulièrement, c’est mieux.
j’accepte les compliments sans ajouter de “mais” derrière, ni lever les yeux au ciel. Avant, dès que quelqu’un me faisait un compliment, je me dépêchais de le minimiser. Plus maintenant. Je me force à dire merci et c’est tout. J’ai compris que 1/ je me faisais du mal et 2/ je faisais aussi du mal à la personne en rejetant violemment son cadeau (son compliment).
je ne cherche plus la perfection. Je veux toujours être dans l’excellence mais j’ai compris la différence avec la perfection.
je prends mes distances avec les réseaux sociaux qui sont un terreau fertile pour la comparaison toxique. J’ai encore du mal sur ce point mais j’essaie.
Et toi ? Souffres-tu du syndrome de l’imposteur/impostrice ? As-tu mis en place des parades pour éviter d’en souffrir ? Viens me dire en commentaire ou sur les réseaux sociaux.
Le sondage
Si tu as répondu oui, dis-moi quel genre de livre tu rêves d’écrire ? Un roman ? Un témoignage ? Un livre pro (pour expliquer ta méthode de coaching par exemple) ?
Mon conseil écriture : commence par le plan
Commencer par un plan est une étape cruciale dans le processus d'écriture d'un livre. Un plan bien structuré t'aide à organiser tes idées, à définir la direction de ton livre et à maintenir une structure cohérente. Il agit comme une carte routière, guidant ton processus d'écriture et t'empêchant de te perdre dans des détails superflus, ce qui est essentiel surtout pour un livre de non-fiction qui doit répondre à un besoin de ta cible.
Et glaçage sur le carrot cake, avoir un plan détaillé est un des secrets pour aller jusqu’au bout de ton manuscrit. Logique : avoir un plan détaillé = savoir où tu vas = ne pas perdre de temps = ne pas te décourager = aller jusqu’au bout. CQFD 😉
Pour rédiger ton plan tu dois :
noter toutes les idées principales dont tu veux/dois parler
1 idée principale = 1 chapitre de ton livre.
Chaque chapitre est ensuite divisé en sous-parties ou idées secondaires.
Pour avoir un plan cohérent :
pense aux besoins de ta cible : si elle vient chercher une transformation, ton plan doit lui permettre de passer d’un état A à un état B qui sera différent. Si elle vient chercher de l’inspiration, tes chapitres n’ont pas besoin de se suivre.
conçois ton sommaire comme un argument de vente : certains de mes clients en coaching ont réussi à vendre des ateliers ou formations rien qu’avec leur sommaire qui reflétait parfaitement l’étendue de leurs offres.
Dans mon accompagnement d’1 mois Good Start, on travaille ensemble le plan hyper détaillé de ton livre pour que tu puisses partir sur les bases parfaites d’écriture. Envie d’en parler ? Réserve tes 30 minutes d’échange avec moi.
Et n’oublie pas
Le monde a besoin de tes valeurs.
Le monde a besoin de ton livre.
Incroyable. Pour reprendre tes mots, j’ai l’impression de lire ma vie en lisant tout ça. Puisons nos forces dans la sororité pour accepter enfin d’être aussi géniales que nous le sommes vraiment 😉