Je n’ai rien écrit depuis 1 mois.
Pas une newsletter.
Pas un mot d’un nouveau roman.
Rien.
Depuis 1 mois, je fais ce qu’on appelle de l’auto-sabotage synonyme de “se tirer une balle dans le pied”, synonyme de tout faire pour échouer… sans être capable de le reconnaître.
Bienvenue dans le monde merveilleux de l’auto-sabotage.
Hello, moi c’est Anne. Je suis écrivaine et coach en écriture de livres. Cette newsletter, c’est celle d’une femme qui s’est toujours sentie un peu différente et qui tente de répondre à la question : ça veut dire quoi être vraiment soi-même ? Je n’ai pas forcément toutes les réponses mais j’essaie de poser les bonnes questions. MERCI d’être de plus en plus nombreuses à me suivre.
C’est quoi l’auto-sabotage ?
Imagine une coureuse de marathon. Elle vient de courir 42 km. Il lui reste 195 mètres à parcourir*.
*On a ajouté 195 mètres en 1908 pour faire plaisir à la famille royale britannique pour qu’elle puisse voir passer les coureurs depuis le château de Windsor. Tu pourras faire ton intéressante ce soir au dîner, ne me remercie pas.
Elle en a bien bavé mais on peut dire que c’est bon, l’affaire est dans le sac : elle va finir son exploit et franchir la ligne d’arrivée.
Sauf qu’elle commence à ralentir. Et voilà qu’elle se met à courir à l’envers. Et là ? Que fait-elle ? Elle va chercher une des barrières sur le côté…pour la mettre en plein milieu. Oui, c’est ça. Elle se barre carrément le chemin pour s’empêcher d’avancer. Tout le monde lui passe devant. Elle reste là, immobile, à quelques mètres de la ligne d’arrivée.
Tu trouves ça stupide ?
Eh bien pourtant, c’est ce que tu fais lorsque tu mets en place des mécanismes d’auto-sabotage.
Quand tu procrastines juste avant de lancer ce projet qui te tient à cœur.
Quand tu te convaincs que “ce n’est pas le bon moment” alors que tout est prêt.
Quand tu abandonnes juste avant la dernière étape, parce que réussir te fait aussi peur qu’échouer.
Quand tu préfères scroller sur les réseaux sociaux plutôt que d’écrire ta nouvelle newsletter juste quand tu commences à avoir plein de nouvelles abonnées (toute ressemblance avec une personne s’appelant Anne Bezon n’est pas fortuite).
👉 C’est ça, l’auto-sabotage : mettre toi-même la barrière devant ta ligne d’arrivée.
Pas parce que tu es irrationnelle. Ou folle. Ou maso.
Mais parce que ton cerveau veut te protéger. Maladroitement, inconsciemment, mais sincèrement.
D’où vient l’auto-sabotage ?
Le cerveau est un organe passionnant…mais relou. Je ne vais pas te faire une leçon de biologie - je n’en ai pas les compétences et je risquerai de prendre le prétexte de recherches sur le net pour ne pas finir d’écrire cette newsletter - mais disons, pour faire court, que notre cerveau de sapiens n’a pas évolué aussi rapidement que notre environnement.
Notre cerveau cherche à nous protéger. Donc, dès qu’il perçoit un danger, il enclenche le mode “peur” qui se traduit dans les faits par un choix parmi les 3 F en anglais : fight (se battre), flight (fuir) ou freeze (se figer).
Quand sapiens vivait à l’époque des grosses bestioles affamées et qu’il n’était clairement pas tout en haut de la chaîne alimentaire, ce message envoyé par le cerveau était très pratique, et a probablement joué un rôle crucial dans notre survie.
Le problème est que les rôles ont changé. Sapiens est passé en haut de la chaîne alimentaire et nos quotidiens sont passés du mode survie au mode vie plutôt pépère (quand on a la chance d’être dans un bon environnement). Ce changement radical a eu lieu très rapidement et notre cerveau n’a pas eu le temps de s’adapter.
Il est donc toujours câblé de la même manière. Au moins signal de danger, il se met en mode PANIQUE 😱😰
Aujourd’hui, le danger peut être:
peur de l’échec
peur de la réussite (on va y revenir)
syndrome de l’impostrice
peur de ne pas être parfaite
croyances limitantes
Aucun danger réel mais une alerte rouge bien présente dans ta tête.
Ton cerveau, lui, ne fait pas la différence entre un tigre à dents de sabre et un mail à envoyer. Il voit un risque → il veut te protéger → il enclenche un des 3F. Et quand il ne peut ni fuir ni se battre… il te fige. Il freine. Il bloque. Il sabote.
Résultat :
Tu repousses l’échéance.
Tu peaufines ton projet jusqu’à l’épuisement.
Tu fais autre chose “d’utile” (ménage, scrolling, brassage d’air…).
Tu doutes de toi, alors que tu as déjà toutes les cartes en main.
👉 L’auto-sabotage, c’est rarement un “manque de volonté”.C’est une stratégie primitive de protection.
Un vieux réflexe qui tente, maladroitement, de t’éviter l’inconfort.
Même si cet inconfort est justement ce qu’il te faut traverser pour avancer.
Mon histoire
Comme je te le disais en intro, je n’ai pas écrit depuis 1 mois (merci d’ailleurs à toutes celles qui m’ont écrit pour me demander si ça allait, ne voyant pas de newsletter arriver dans leur boîte mail ❤️).
Quelles sont les raisons ?
mon roman n°3: je suis dans la phase relecture, celle que j’aime le moins car je suis en mode critique. Ma petite voix reloue, celle qui me dit “c’est nul, personne ne le lira, ça ne sert à rien” devient de plus en plus forte, jusqu’à me paralyser totalement.
ma newsletter: j’ai eu beaucoup de nouvelles abonnées (merci à elles❤️). J’ai commencé à me dire “ouh là là, il faut que je sois à la hauteur” et paf ! Je suis passée en mode FREEZE.
Auto-sabotage et culpabilité
Si, comme moi, tu es adepte de livres ou articles sur le développement personnel, le terme auto-sabotage fait sans doute partie de ton vocabulaire courant.
Mais t’es-tu déjà posé la question de l’impact de ce terme ?
auto-sabotage = tu te sabotes toi-même = tu es coupable de le faire.
➡️C’est de ta faute si tu n’y arrives pas !
C’est toi qui poses les barrières.
C’est toi qui gâches tout.
C’est toi qui te tires une balle dans le pied, encore et encore.
💥 Autant te dire que niveau culpabilité, on coche toutes les cases.
Le problème, c’est que ce genre de discours, même intériorisé, ne libère rien. Il enferme.
Il te laisse avec un double fardeau :
Tu galères à avancer.
Et en plus, tu te juges de galérer.
🔁 C’est le cercle vicieux parfait :
Tu ressens de la peur → tu bloques → tu culpabilises de bloquer → tu ressens encore plus de peur → tu bloques encore plus.
Et pourtant…
👉 Ce n’est pas un choix.
👉 Ce n’est pas une faiblesse.
👉 Ce n’est même pas une erreur.
C’est un mécanisme de défense, qui mérite d’être compris, pas puni.
Sortir de cette culpabilité est la première étape pour mettre fin à l’auto-sabotage.
Comment continuer à avancer (sans s’auto-flageller au passage) ?
Pour sortir du cercle vicieux de l’auto-sabotage/culpabilité, il faut d’abord commencer par être bienveillante envers toi-même puis, prendre une bonne dose de recul. Voici 7 méthodes concrètes et validées.
1. Développe l’auto-compassion
On en a déjà parlé, parler d’auto-sabotage peut devenir culpabilisant. Commence par te dire que tu n’es pas responsable, que tout cela est “normal” ou en tout cas courant. Sois bienveillante envers toi-même.
2. Identifie les vraies causes de ton auto-sabotage
Pas toujours facile mais important. Je t’ai expliqué que pendant 1 mois, je n’ai pas pu écrire. J’aurais pu me contenter de me dire que j’étais nulle, pas assez volontaire, etc. Mais ça n’aurait servi à rien. Alors j’ai cherché d’où venait mon blocage et j’ai compris (depuis un certain temps déjà) que tout cela était provoqué par ma peur. Peur d’échouer…mais aussi peur de réussir ! Cherche dans tes peurs, tes croyances limitantes ou tes schémas familiaux.
3. Recadre ta responsabilité (tu n’es pas toute-puissante, et c’est une bonne nouvelle)
Quand on se sent bloquée, on a tendance à tout ramener à soi. “C’est moi le problème.” “C’est de ma faute.” “Je n’ai pas assez de discipline.” Mais si tu prends du recul, tu verras que d’autres facteurs entrent souvent en jeu : fatigue, environnement, pression sociale, timing, charge mentale… Tu n’es pas un robot, et ce n’est pas parce que tu n’y arrives pas aujourd’hui que tu ne peux pas y arriver demain.
4. Travaille sur ton estime de toi
Renforcer l’estime de soi permet de mieux faire face à l’auto-sabotage et de réduire l’auto-punition. Rappelle-toi que tes difficultés ne sont pas une preuve d’incapacité, mais souvent le résultat de mécanismes protecteurs ou d’apprentissages passés.
5. Agis sur tes pensées négatives
Repère les pensées limitantes et apprends à les reformuler : par exemple, remplace « je ne suis pas capable » par « j’ai le droit d’apprendre et de progresser ». Cette démarche aide à se détacher du jugement et à envisager ses actions avec plus d’indulgence.
6. Concentre-toi sur le moment présent
La pleine conscience permet de s’ancrer dans l’instant et de réduire la rumination liée à la culpabilité. Pratique des exercices de respiration ou de méditation pour t’aider à observer tes pensées sans t’y identifier ni te juger.
7. Autorise-toi à réussir et à échouer
Donne-toi la permission d’essayer, de réussir, mais aussi d’échouer sans que cela remette en cause ta valeur. Visualise tes succès passés, même minimes, pour renforcer ta confiance en toi. Remets les choses en perspective : ce n’est pas parce que tu procrastines sur un projet que toute ta vie est un échec !
✍️Exercice d’écriture pour mettre KO l’auto-sabotage
Objectif : Prendre conscience de tes schémas d’autosabotage, les comprendre sans jugement, et initier un changement de regard sur soi.
Étape 1 : Identifie une situation d’autosabotage récente
Choisis une situation concrète où tu as eu l’impression de te freiner ou de t’empêcher d’avancer (ex : remettre à plus tard un projet, abandonner une idée, etc.).
Décris cette situation en quelques lignes, de façon factuelle, sans jugement.
Étape 2 : Donne la parole à ton « autosaboteur »
Imagine que cette partie de toi qui sabote tes efforts puisse s’exprimer.
Écris une lettre ou un court texte où ton autosaboteur explique pourquoi il agit ainsi. (Ex : « Je t’empêche d’avancer parce que j’ai peur que tu échoues et que tu souffres. »)
Laisse venir les émotions et les pensées, même si elles semblent irrationnelles.
Étape 3 : Réponds avec bienveillance
Maintenant, réponds à ton autosaboteur comme à un ami inquiet.
Remercie-le de vouloir te protéger, mais explique-lui que tu souhaites avancer, même si cela comporte des risques.
Rassure cette part de toi, propose-lui de coopérer pour trouver des solutions plus constructives.
Étape 4 : Prends un engagement concret
Termine l’exercice en écrivant un engagement réaliste que tu prends envers toi-même pour la prochaine fois que ce schéma apparaîtra (ex : « La prochaine fois que je sentirai la peur de l’échec, je ferai une petite action au lieu de tout arrêter. »).
💡Astuce : Fais cet exercice régulièrement, dès que tu sens l’autosabotage revenir. Avec le temps, ce dialogue intérieur deviendra plus naturel et t’aidera à transformer tes schémas limitants en ressources positives.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Tu as aimé lire cet article ? Laisse-moi un commentaire ou clique sur le petit cœur et tu me rendras la plus heureuse !
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Ahahah je suis en plein dedans pour un projet qui me tient tellement à coeur... merci pour ce rappel !
Haaaaa ce que ça m’avait manqué de te lire 😍