Je suis arrivée au travail.
Jâai dit bonjour aux collĂšgues et ai rejoint mon bureau.
Je corrige des copies depuis une heure environ.
Une journée banale.
Je ne sais pas encore que dans 5 minutes, mon monde va sâĂ©crouler et que plus rien ne sera plus jamais pareil.
Envie de vivre une vie plus alignĂ©e avec qui tu es vraiment ? Cette newsletter est un espace bienveillant pour les femmes qui en ont assez de se conformer aux attentes des autres et qui souhaitent se reconnecter Ă leur essence. Chaque semaine, je t'accompagne avec des rĂ©flexions, des exercices pratiques et des outils concrets pour t'aider Ă identifier et dĂ©construire les conditionnements qui t'empĂȘchent d'ĂȘtre pleinement toi-mĂȘme. Fini les âtu devraisâ, vive les âje veuxâ !
Jâai du mal Ă respirer.
Mon cĆur se met Ă battre trĂšs rapidement. Trop vite. Il sâemballe.
Je sens une angoisse monter.
Je ne comprends pas ce qui mâarrive.
Câest une crise cardiaque ? Une crise dâasthme ?
Je quitte mon bureau. Je ne vois pas quâon voit dans cet Ă©tat.
Fuir. Au plus vite.
Je conduis. Je ne devrais pas mais je veux rentrer chez moi.
Jây parviens. Je ne sais comment.
Tout est flou.
Je suis presque en apnée.
Jâai lâimpression que je vais mourir.
Je SAIS que je vais mourir.
Je réussis à joindre mon mari qui arrive le plus rapidement possible.
Il mâaide Ă apaiser ma respiration.
Je me calme.
Je fonds en larmes.
Le verdict tombe : jâai fait la premiĂšre crise dâangoisse de ma vie.
Crise dâangoisse qui marque le dĂ©but de mon burnout.
Je voulais ĂȘtre parfaite
Jâai toujours essayĂ© dâĂȘtre parfaite.
Petite, je devais ĂȘtre la premiĂšre de la classe, toujours avoir les meilleures notes (ordre de ma mĂšre).
Ă la fac, je ne cherchais plus forcĂ©ment Ă ĂȘtre la premiĂšre mais je devais rĂ©ussir. Pas le choix. Pression maximum.
Puis jâai enseignĂ© et tous mes cours devaient ĂȘtre parfaits. Des heures de prĂ©paration. Beaucoup de dĂ©ception.
Lorsque je suis devenue maman, la pression a montĂ© dâun cran. Je devais ĂȘtre la maman parfaite. Toujours ĂȘtre prĂ©sente pour eux. Alors mon emploi du temps sâest contorsionnĂ© pour sâadapter aux leurs. Dâabord, aux horaires de la nounou, puis Ă celui de lâĂ©cole. Jamais de pause. Mon cours sâarrĂȘte Ă 16h ? Je dois ĂȘtre Ă 16h05 Ă la porte de la nounou. LâĂ©cole se termine Ă 16h30 ? Pas de garderie. Je suis lĂ , fidĂšle au poste. Petits pots prĂ©parĂ©s maison. GoĂ»ters faits maison. Devoirs pris en charge. Mercredis rĂ©servĂ©s aux enfants. Le jeudi, monsieur ne travaille pas ? Alors jâen âprofiteâ pour travailler encore plus et rattraper le retard pris le reste de la semaine.
Me reposer ? Quâest-ce que ça veut dire ?
Il me fallait toujours quelques secondes pour comprendre lorsque quelquâun me demandait, aprĂšs des congĂ©s : âalors, tu as passĂ© de bonnes vacances ?â. Mais de quoi me parle-t-il ??
Toujours le nez dans le guidon. Allez de lâavant.
Ătre parfaite.
Quitte Ă y laisser ma peau.
Mon corps a lùché
Car câest bien ce quâil sâest passĂ©. Mon corps a dit stop.
Un burnout porte bien son nom. Câest la bougie qui se consume petit Ă petit, sans Ă©vĂ©nements mĂ©lodramatiques, sans faire de bruitâŠou presque.
Jâai eu des signes avant-coureurs mais je nâai pas voulu les voir.
đ Mon dos a commencĂ© Ă me faire souffrir. JusquâĂ se bloquer totalement. Je me souviens du jour oĂč je me suis retrouvĂ©e en boule, par terre, en train de pleurer de douleurâŠ
đ Je nâavais plus le goĂ»t Ă rien et Ă©tais Ă©puisĂ©e tout le temps, du matin au soir.
đ Je pleurais de plus en plus souvent, sans raison.
đ JâĂ©tais irritable avec tout le monde, mais surtout mes enfants (rien que dây repenser, jâen ai les larmes aux yeux).
Le perfectionnisme peut tuer
ou au moins envoyer Ă lâhĂŽpital.
Je ne cherche aucunement Ă te faire paniquer. Je tente juste de tâalerter si tu te reconnais dans mon portrait de femme perfectionniste.
Jâai pris conscience que jâallais droit dans le mur quand le 3Ăšme mĂ©decin (il mâa fallu 3 personnes pour admettre que je nâallais pas bien) mâa un jour dit :
âVous pouvez continuer comme vous le faites mais vous finirez Ă lâhĂŽpital. Et dans ce cas, comment pourrez-vous prendre soin de vos enfants ?â
Gloups đąđ°
La "mort par surmenage", ou KarĆshi comme on l'appelle au Japon oĂč le phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© dĂ©crit pour la premiĂšre fois, est devenue plus frĂ©quente dans le monde occidental. La principale cause mĂ©dicale d'un dĂ©cĂšs par KarĆshi est une crise cardiaque. Et gĂ©nĂ©ralement, les individus ont travaillĂ© de maniĂšre extrĂȘme et excessive.
TrĂšs souvent, la cause est le perfectionnisme.
Une jeune femme est dĂ©cĂ©dĂ©e en SuĂšde dâune crise cardiaque sur la table de sa cuisine alors quâelle Ă©tait en train de planifier ses journĂ©esâŠĂ la minute prĂšs.
Le perfectionnisme tue. Il épuise, pousse à se surmener, à trop réfléchir et à devenir plus enclin à l'épuisement professionnel.
Apprendre Ă lĂącher prise, Ă accepter dâĂȘtre imparfaite est indispensable pour prendre soin de ta santĂ©. Je te propose 2 exercices pour tâaider sur ce chemin —ïž
Cette semaine, je t'invite Ă explorer...
âLe chronomĂštre "suffisant"
RĂšgle un chronomĂštre sur 30 minutes pour accomplir une tĂąche qui te prend habituellement beaucoup plus de temps en raison de tes tendances perfectionnistes (comme rĂ©diger un mail ou rĂ©flĂ©chir aux repas de la semaine). Lorsque le minuteur sonne, tu dois tâarrĂȘter. La tĂąche est terminĂ©e. Si, si !!
Tente lâexpĂ©rience et rĂ©ponds Ă ces questions :
Qu'est-ce qui te semble "imparfait" ?
Y a-t-il eu des conséquences négatives réelles ?
âLa crĂ©ation imparfaite
Choisis une activité créative (dessin, écriture, cuisine) et introduis délibérément trois petits "défauts". Par exemple, si tu écris une histoire, utilise des mots répétitifs ou laisse un trou dans l'intrigue. En cuisine, ne cherche pas à faire une présentation parfaite ou ne stresse pas si tes enfants ne mangent pas de légumes un soir.
Ensuite : partage ta création ou ton repas avec quelqu'un sans en souligner les défauts. Et observe si la personne remarque les imperfections. Note ton niveau d'anxiété avant et aprÚs le partage (sur une échelle de 1 à 10).
Ps: jâai appliquĂ© cette mĂ©thode pour rĂ©diger cette newsletter que tu es en train de lire. Mon niveau dâanxiĂ©tĂ© avant dâappuyer sur le bouton envoi est de 4/10. Je te dirai comment je me sens aprĂšs !
Tu veux en savoir plus ?
La semaine derniĂšre, je tâai fait part de mon idĂ©e de crĂ©er un club pour Ă©changer, co-Ă©crireâŠ
Vous avez été nombreuses à me dire que vous vouliez en savoir plus.
Alors voici mes idées :
â
Lâobjectif
Créer un espace bienveillant pour échanger entre femmes parce que je crois fortement au pouvoir de la sororité.
â
Le lieu
En visio via un lien zoom que jâenverrai aux personnes inscrites
â
Le contenu
2 Ă©changes par mois pour commencer. 1 visio papote sur le thĂšme abordĂ© (par exemple, on commencerait par le perfectionnisme) et 1 visio co-Ă©criture basĂ©e sur les exercices que je mets dans mes newsletters. Le but nâest pas dâĂ©crire un livre ou autre, juste de se faire du bien grĂące Ă lâĂ©criture = outil magique de mieux-ĂȘtre.
â
Les conditions
JâhĂ©site entre une participation par activitĂ© ou un abonnement mensuel qui ouvrirait toutes les activitĂ©s. Dans les 2 cas, on parle dâun prix trĂšs accessible (une dizaine dâeurosâŠ).
Que penses-tu de tout ça ?
Jâai tellement hĂąte dâĂ©changer avec toi et tout le monde !
Ah oui, un dernier point. Lâhoraire ! Toujours un casse-tĂȘte. Quelle est ta prĂ©fĂ©rence ?
Pas de prĂ©fĂ©rence pour les horaires, je lis tes newsletter le week-end quand jâai plus de temps Ă consacrer Ă la lecture.
Texte simple et efficace qui en dit beaucoup đ
Merci beaucoup pour cette NL ! Et quel est ton niveau dâanxiĂ©tĂ© maintenant alors ?
Ce qui est fou, câest que ton parcours fait Ă©cho au mien de plusieurs maniĂšres. InquiĂ©tant et rassurant Ă la fois. InquiĂ©tant de se dire que nous avons rĂ©ussi Ă nous mettre dans cet Ă©tat. Rassurant de ne pas ĂȘtre seule.
Belle journée Anne !