Publier un roman juste avant une pandémie, c'est pas l'idée du siècle
Surtout dans une maison d'édition douteuse...
Décembre 2019.
J’appuie sur le bouton “envoyer”.
Le manuscrit de mon 1er roman vient de partir dans la boîte mail d’une maison d’édition. Je suis fière d’avoir osé écrire un livre + d’avoir osé l’envoyer à une maison d’édition.
Le soir même je reçois un mail : “J’ai adoré votre roman. Voici votre contrat.”
J’ai demandé à mon mari de me pincer. Il l’a fait. Fort. Encore aujourd’hui, je pense qu’il s’est vengé de quelque chose même s’il ne l’a jamais avoué.
Bref. La folle* aventure de voir mon livre publié prenait vie.
*Dans cette phrase, “folle” est à prendre dans ce sens : qui rend fou, littéralement.
J’y croyais. Mon éditrice m’a fait miroiter des dizaines de milliers de ventes. Il ne pouvait pas en être autrement. Un feelgood, c’est ce qui se vend le mieux et puis, mon écriture est vraiment différente, unique, exceptionnelle… N’en jetez plus, je m’envole.
🎵Je me voyais déjà, en haut de l’affiche… avant de m’écraser 5 mètres plus bas, face contre terre, façon tarte tatin.
Mars 2020. Le monde s’arrête. Un nouveau mot entre dans nos vies : Covid.
Question : comment vendre un livre quand les librairies sont fermées, que personne ne vous connait et que votre éditrice vous demande très sérieusement “Instagram, c’est quoi ?” quand vous lui parlez de marketing digital ?
👉Vous avez 2 heures….
Allez, je vais être sympa. Je vais vous éviter de réfléchir. Je vous donne la réponse : vous ne le vendez pas. Voilà, c’est tout simple.
Bon, ce n’est pas tout à fait vrai.
J’en ai vendu quelques uns. Et je dis bien “je” pas “elle”.
Ah oui, parce que je ne vous ai pas encore tout raconté : mon éditrice, en plus de n’être pas à la pointe de la technologie, était aussi incompétente dans d’autres domaines dont celui de l’honnêteté.
Pendant 2 ans, elle m’a menée en bateau ( plutôt bateau mouche que yacht grand luxe).
J’allais paraître dans le magazine Elle Suisse (ma maison d’édition était suisse) —> ❌
J’allais participer à tous les salons —> ❌
Une prof de lettres avait demandé mon livre pour le faire étudier à ses élèves —> ❌
On allait faire une édition de Noël —> ❌
Je ne connaissais rien au monde de l’édition. Et j’étais déjà tellement heureuse qu’une maison d’édition ait eu envie de publier mon roman.
Je me suis laissé berner.
J’ai mis du mal à m’en remettre.
Mais ça, je vous en parle dans le prochain épisode. Stay tuned !
En attendant, si vous voulez voir à quoi ressemble un roman publié pendant une pandémie, je vous invite à cliquer sur ce lien (NB : il a été entièrement repimpé par mes soins et mes deniers, bien sûr 😉)