Tu fais quoi dans la vie Anne ?
Je suis mémignaine.
Hein ?
Je suis échimaigne.
Quoi ?
Rien à faire. Je n’y arrive pas.
Je n’arrive pas à dire 👇
“Je suis écrivaine.”
Alors que c’est mon rêve.
Alors que j’ai déjà écrit, publié (dans 2 maisons d’édition) et vendu un premier roman J’aimerais être comme vous.
Pourquoi ce blocage ?
Car oui, il s’agit bien d’un groooooos blocage.
Ce blocage vient de plusieurs choses ⤵️
👉Pour moi, une “vraie” écrivaine est une autrice dont les livres sont vendus en librairies et pas en autoédition. Comme je te le disais, mon 1er roman a été édité par 2 maisons d’édition. Mais entre la pandémie et le fait qu’elles ont mis la clé sous la porte, je n’ai malheureusement jamais pu voir mon livre en librairies.
👉Une “vraie” écrivaine n’écrit pas du feelgood mais des livres sérieux, à la Zola ou à la Proust. Cette croyance limitante vient de cette façon élitiste (assez française il faut bien le dire) se créer une hiérarchie entre la grande culture et la culture de caniveau. Il n’y a qu’à voir l’article publié par le Figaro il y a quelques semaines sur Guillaume Musso et Marc Lévy, qui se demande lequel des 2 est le plus nul.
Comment je me soigne ?
Je refuse d’être vaincue par mes peurs.
Devenir écrivaine, me sentir écrivaine, mettre l’écriture au centre de ma vie est ce qui compte le plus à mes yeux.
Donc, je n’ai pas le choix : je dois dépasser mon blocage si je veux avancer.
J’ai donc décidé de partir à la recherche de solutions.
Solution n°1 : ne plus dépendre (uniquement) de la reconnaissance extérieure
On ne va pas se mentir : les artistes créent de l’art parce qu’ils ont besoin d’exprimer leur créativité mais aussi parce qu’ils ont envie de partager leurs créations. Prétendre l’inverse est un mensonge selon moi.
Cependant, il faut trouver un juste milieu. Dépendre entièrement du regard d’autrui est très dangereux.
Quand j’écris, dès que je me demande “que vont penser les gens”, tu peux être sûr.e que c’est le blocage direct !
Solution n°2 : se répéter que l’on ne peut pas plaire à tout le monde
Cela marche avec la solution n°1. L’article du Figaro m’a fait un électrochoc : si les 2 plus grands auteurs, Musso et Lévy, qui vendent des millions de livres dans le monde entier, sont capables de ne pas être reconnus comme des écrivains, il y aura forcément des personnes qui ne diront jamais de moi que je suis une écrivaine. Donc c’est à moi de m’autoriser à me dire écrivaine et à personne d’autre.
Solution n°3 : fake it until you make it
Je reprends ici l’excellente conférence Ted d’Amy Cuddy, Fake it till you make it dans laquelle elle explique l’importance de faire semblant d’avoir confiance en soi pour créer de nouvelles connexions au niveau du cerveau qui vont ensuite venir nourrir notre confiance en nous. On crée un cercle virtueux en quelque sorte.
Je m’oblige donc à dire que je suis écrivaine. Par exemple, je l’ai mis dans mon titre de profil LinkedIn, et en plus en 1er.
Je t’assure que j’ai cru faire un malaise en appuyant sur le bouton “publier” ! Mais je l’ai fait et j’ai même écrit un post pour dire aux gens “regardez, je l’ai fait!” parce que je savais que c’était une étape importante pour faire taire mon syndrome de l’imposteur.
Solution n°4 : partager
C’est la raison pour laquelle tu es en train de lire mon media Anti Page Blanche. En partageant mon quotidien d’écrivaine '(ça y est, je l’ai dit 😉), je sais que j’aide les autres personnes qui sont dans la même situation que moi.
En tant que coach en écriture, je suis bien placée pour savoir que c’est très dur d’écrire un livre, notamment à cause du syndrome de l’imposteur.
Je sais aussi que c’est beaucoup plus facile d’encourager les autres que de se motiver soi-même.
Ma mission est d’aider toutes les personnes merveilleuses à écrire leur livre car le monde a besoin de leurs valeurs.
Et je sais qu’en les aidant, je m’aide aussi 😉.
Elle est pas belle la vie ?
Et toi, es-tu écrivain.e ? Arrives-tu à le dire sans problème ?
As-tu d’autres blocages du même genre ?
J’ai hâte de partager avec toi sur ce sujet.
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Je comprends cette gêne. Comment peut-on prétendre rivaliser avec Victor Hugo ou Stendhal, Colette ou Georges Sand ? Voire même avec Raymond Radiguet, mort à l'âge de 20 ans.
Mettre "écrivain(e)" sur un bristol ou sur un post, ça fait usurpateur. Et pourtant, il faut le faire (je le dis et je n'ose pas moi même !!!). Parce que nous sommes en pleine révolution. La 4ème, après le passage du langage parlé à l'écrit (1), puis celui de la pierre au papier (2), de la copie à l'imprimerie (3), et donc du matériel à l'immatériel. Du 2è Victor Hugo écrivit, dans Notre Dame de Paris : " Aux lettres de pierre d’Orphée vont succéder les lettres de plomb de Gutenberg. Le livre va tuer l’édifice."
Or il n'en fut rien. Ce cher Victor s'était trompé. On continua d'écrire sur les édifices. Moins, il est vrai.
Ecrire sur le net est donc légitime, autant qu'en édition. Seule la forme est différente. Qui s'en plaindra ? Les éditeurs ? Les libraires ? Les vieux schnocks (comme moi) ? Les ronchons.
Mais cette forme touchera beaucoup plus de lecteurs. Or, toucher les lecteurs, c'est précisément ça la littérature. C'est ce que nous disait notre prof d'histoire, Mr Louis Poirier (Julien Gracq, prix Goncourt 1951) en 1970.